Mes belles navigations


J'ai beaucoup de très bons souvenirs de mes compétitions. Pas mal de beaux résultats qui m'ont réjouis, Plusieurs fois vice-champion du monde et vice champion d'Europe, champion de France, et national. Mais certaines sorties m'ont marquées plus que d'autres. Je vous propose ici de les découvrir...


Fiction ...

 

 

16 h 30, nous arrivons au club de Quiberon !

 

Avec Florian, mon petit-fils, c’est notre première régate en Vaurien. Naviguer avec lui est le résultat d’un cadeau de Noël. Il m’avait demandé cet hiver de lui apprendre à barrer en régate. Nous avons donc mis au point un programme où je serais son coach directement sur le bateau en tant qu’équipier.

Notre première compétition

Nous arrivons donc assez tôt dans la journée pour notre première compétition. Qu’à cela ne tienne, nous gréons le bateau dans la foulée. Mais les difficultés arrivent… Je connaissais le Vaurien avec 4 bouts : Deux écoutes et deux drisses ! Pardon, il y avait aussi un semblant de hale-bas de bôme… C’était en 1960 lorsque je régatais en mousse contre les Vauriens du club à Tours. Là c’est plus compliqué. Surtout que j’ai refait beaucoup de bouts, changé les drisses en câble par des textiles, changé un hale-bas trop lourd. Donc nous ne savons pas gréer ce bateau !

 

Heureusement, les membres de l’association sont très aimables et serviables. Ils nous aident à gréer, m’expliquent comment réinstaller le hale-bas qui n’a pas assez de débattement, nous conseillent pour plein de petits détails. Le bateau est enfin prêt pour demain, première journée de navigation.

Le lendemain, 10 nœuds de vent, nous sommes prêts, Florian est à la barre. Nous nous dirigeons vers la zone de départ après avoir écouté avec attention les derniers conseils de nos nouveaux amis membres de l’association.

Il est tendu, c’est sa première régate à la barre

Pour cette première, je vais concentrer toute notre attention sur la marche du bateau et vais prodiguer tous les conseils possibles à Flo. Il est tendu, c’est sa première régate à la barre d’un Vaurien.  Je ferais la tactique sans lui en parler, cela viendra plus tard.

Ça y est, pavillon orange envoyé, nous sommes dans le bain. Je vérifie si les réglages me conviennent, on en parlera plus tard à terre avec Flo. Pavillon des cinq minutes, je sens l’appréhension de Flo qui monte, je rigole avec lui pour faire baisser le stress. Départ, pas terrible, la relance est difficile. On ne connait pas le bateau. On se retrouve dans les derniers. Pas grave il faut découvrir l’engin.
Flo se débrouille bien, il comprend vite comment le faire avancer au meilleur de sa vitesse. A la bouée au vent nous avons doublé deux Vauriens. Allez vite le spi ! Il ne s’établit pas très vite mais je vous rappelle que c’est le premier envoi de spi. Malgré cela nous ne perdons pas de place. L’empannage et l’affalage se passent bien, nouvelle remontée au vent et Flo démontre qu’il a intégré quelques coups de barre, nous gagnons une nouvelle place au près.

L’équipage est ravi.

La départ de la deuxième course est largement supérieur à celui de la première. A la moitié du bord de près, nous croisons avec les meilleurs. L’enthousiasme à bord est à son paroxysme. Pour les bords de spi, le vent a légèrement forci et les manœuvres se passent bien. Nous terminons quatrième des Vauriens. L’équipage est ravi.

 

Le soir, c’est la fête, l’ambiance est très chaleureuse au club. Comme toujours, on refait les courses de la journée autour d’un repas convivial à souhait. Mais on se projette aussi sur les courses de demain. La météo n’est pas optimiste : 25 à 35 nœuds de prévu. Nous allons donc nous coucher tôt pour être en forme demain.

Que de vent sur la plage ! Certains se demandent s’ils vont sortir. Pour nous, la brise ne devrait pas nous faire peur avec mes 110 kg !

je ne savais pas qu’un vaurien pouvait aller si vite !

Allez, nous sortons. Direction la zone de départ. Oh là là, je ne savais pas qu’un vaurien pouvait aller si vite ! Si je n’ai pas pris de douche ce matin, on vient d’y remédier... Nous sommes beaucoup moins sur la ligne de départ. Vu mon air réjouit, Flo ce matin a énormément gagné en confiance. Youpi, il progresse vite.

5, 4, 3, 2, 1, TOP, on part très bien. On se défonce, coups de rein sur les vagues, très bonnes relances quand on se fait arrêter par le vilain clapot et virement de bords impeccables font que nous passons la bouée de près en pole position. Maintenant, il faut assurer et rester en tête. Flo me demande si on envoi le spi ? Bien sûr que oui !

Envoi un peu long, mais satisfaisant. Avec mes 110 kg sur le caisson au vent, il a du mal à trouver sa place. Mais le planning est démentiel. Nous allons nous préparer à empanner !

Je me repasse dans la tête l’article de Vaurien infos de 2018 que je relie régulièrement aux toilettes


Arrive enfin cet empannage. Je me repasse dans la tête l’article de Vaurien infos de 2018 sur l’empannage dans la brise. Là, en ce moment ça souffle fort. Avons-nous eu raison d’envoyer le spi ? Bon, il faut y aller…

 

Florian me demande si je suis prêt. Je lui réponds OK. C’est parti. La bôme passe, le spi est en train de passer… Mais à ce moment une vague arrive, nous prend de travers, et ce qui devait arriver, gîte, bôme dans l’eau, croche pied et nous nous retrouvons en train de nager. J’ai les pieds bloqués dans un bout… je panique, je commence à boire de l’eau salée, ça ne sent pas bon tout ça. Pendant que je suis en train de couler, une main secourable m’attrape par l’épaule. « Patrick, Patrick, réveille-toi !». Je me retrouve allongé sur le canapé de la maison. A c’est vrai, nous sommes en confinement depuis 3 semaines…


Championnat du Monde 5O5 à Kiel avec Morgane

1 400 km avec halte à Aix La Chapelle, puis direction KIel

 

On est en pleine forme pour ce Championnat du Monde !

Pour la première course, nous commençons honorablement notre championnat. Nous pointons en 76ème position aux trois quarts de la course sur les 164 bateaux, mais un petit problème de spi nous fera reculer progressivement à la 108ème place.

 

le vent est monté d'un cran, et il y a des dessalages autour de nous

 

Notre contrat est de toute façon rempli : laisser 30 bateaux derrière nous.

Entre les deux courses, nous ne pourrons pas regréer le spi ! Nous prenons la décision de prendre le départ de la deuxième course malgré cela. Le bateau marche toujours bien au près, mais nous reperdons les places durement gagnées au louvoyage pendant les bords de portant où le spi nous manque. Heureusement, le vent est monté d'un cran, et il y a des dessalages autour de nous. Nous avons le plaisir de terminer à la 82ème place.

Le deuxième jour, pour la première course ce n’est pas terrible, on n’est pas dedans dedans et encore beaucoup de vent, nous terminons 127.
Pour la deuxième course de la journée, le vent au début est de 10 - 12 noeuds au départ. On

 

On va de nouveau

grimper aux arbres

 

fait un passage au près en 47ème position. Mais le vent va de nouveau forcir dans les 20 - 22 nœuds et on va de nouveau grimper aux arbres. On termine cette course 96.

Pour la troisième journée, nous allons partir plus tard. C’est à cause de l’assemblée générale de l'association internationale. En attendant, nous en profitons pour se restaurer aux merveilleux petits déjeuner proposés par l'organisation, comme tous les jours. On est choyés, le soir nous avons droit aux pâtes à volonté après l'arrivée et aux boissons à gogo, surtout la bière.

Bon en attendant, nous allons faire une course de "petit temps Teuton", 15 à 20 nœuds annoncés (Force 5). Il nous reste à aller chercher le foc en réparation dont la fenêtre à éclatée.

 

Beaucoup de ferrures

de safran cassées

 

Heureusement, je décide de préparer le bateau très tôt ! Je découvre une petite fissure dans une ferrure de safran. Démontage, grosse bidouille auprès de concurrents pour en trouver une à la bonne dimension et remontage, on va pouvoir partir juste à temps. (Avec les conditions rencontrées, beaucoup de ces ferrures ont déjà cassé)

 

 

Pour les deux jours suivants, le vent a continué à forcir, 30 à 39 nœuds hier et 40 à 52 nœuds aujourd'hui. Nous sommes restés au Chaud suite à une tempête annoncée ! De toute façon, c'était la journée de repos........

Chaud est une façon de s'exprimer ! Nous avons dû abandonner la tente à cause de la pluie torrentielle et des coups de vent et surtout de la température. Nous venons d’emménager dans un bateau de 40 pieds dans le port, à 50 m du 5O5.

 

33 à 35 nœuds

 

Pour l’avant dernière journée, nous sommes partis courir les deux courses prévues !

Nous avons étalé un 33 - 35 nœuds ( Force 7 à 8), heureusement entre les deux courses.
Nous avons quand même navigué par du vent de 18 nœuds variant à 20 - 25  nœuds (Force 6) sous les grains.

 

Morgane a été très impressionnée par la force du vent, la brutalité des vagues et surtout la vitesse du bateau.

Nous finissons 117 et 97 avec toujours des problèmes de spi qui ne sont pas encore résolus.

Dernier jour, une dernière course pour les gros bras. 20 - 24 nœuds au près sous les grains. La fatigue aidant, nous allons jouer petit joueur... Pas de spi, on est trop fatigué, et le temps n'est pas encourageant. Nous finirons à une place de 99, pas si mal.

Cela nous fait terminer au général à la 99 ème place.

C'est la course pour ranger le matériel et aller à la remise des prix.

Nous finissons 117 et 97 avec toujours des problèmes de spi qui ne sont pas encore résolus.

 

La fatigue

 

Dernier jour, une dernière course pour les gros bras. 20 - 24 nœuds au près sous les grains. La fatigue aidant, nous allons jouer petit joueur... Pas de spi, on est trop fatigué, et le temps n'est pas encourageant. Nous finirons à une place de 99, pas si mal.

Cela nous fait terminer au général à la 99 ème place.

C'est la course pour ranger le matériel et aller à la remise des prix.

 

Déjà un grand merci à l’accueil que tous les français nous ont réservé. Il m’a semblé n’avoir jamais arrêté le Cinquo.
Un remerciement plus particulier à Nicolas qui nous à aider à trouver une ferrure de safran au dernier moment avant le départ de la course 4.

 

Avec ma petite crevette au bout du câble, ce championnat restera dans nos mémoires. Que de vent, Avis de grand frais, et le comité nous y envoie, alors qu’en France, nous resterions confortablement installés dans les canapés du club. Mais je ne vous dit pas, la fierté du papa d’avoir fait ce championnat du Monde avec sa fille ! Et surtout dans des conditions qui ont été très difficiles pour nous. Morgane n’a rien cédé….

 

 

 

Fier de Morgane

 

 

Un petit plus, nous avons eu l'occasion avec Morgane de monter sur le podium lors de la remise des prix.
Seulement 57 bateaux ont terminés toutes les courses. Nous en faisons partie, et sommes malgré notre place de 99 le dernier de ces 57 bateaux ! Honte me direz-vous, non pas du tout, simplement une récompense pour la persévérance de Morgane qui je sais a serré très fortement les dents pour arriver à terminer toutes les courses

La vidéo du championnat, C'est notre bateau sur la photo ci-dessous.


Bénéteau Cup, première nuit de Sylvie en mer

Le mot de Sylvie.

 

Ma première nuit en mer … ou Bénéteau Cup vu par l'équipière

Il m'avait dit que, pour la première fois, ce serait « «cool »… Pas de spi bien sûr, des quarts tranquilles à tous les deux, pendant que notre fille Morgane (11 ans) dormirait, bref, une nuit sous les étoiles…

Et bien, pas du tout ! Départ sous spi « à fond », premier parti, premier arrivé ! Toute une nuit sous spi, avec passage d'un grain à force 7, mousqueton éclaté, pas de quart, tous sur le pont, régate maximum !!!

Inscrits tous les trois à la Bénéteau cup sur notre first 24 équipé pour la croisière familiale (cannes à pêche, réserves de nourriture et jouets divers), nous avions eu la chance – ou la malchance- de gagner la première manche grâce à une tactique sous les nuages issue de notre pratique des régates en dériveur. Du coup, la Bénéteau cup devenait accessible, nous avions des chances de la remporter. Moi, la première, je me suis piquée au jeu. La deuxième manche consistait donc en une course de nuit de 55 miles de Belle Isle à l'île d'Yeu, grande première pour moi et Morgane.

Donc, départ à 20 h pour la deuxième manche, sous spi, tous les trois avec le harnais : premier bateau à franchir la ligne, premier bateau avec le spi en l'air… tout allait bien, soleil couchant et dauphins nageant autour de nous… Je découvre les repérages de nuit (feux des concurrents, des chalutiers, des bouées et des phares). Finalement, cela ne parait pas si difficile…Mais voilà, le vent monte, nous nous retrouvons au largue serré, avec la volonté de passer quand même la première marque de parcours, la Thérésia, sous spi…Les concurrents sont éparpillés sur bâbord et tribord, Patrick barre et cela devient franchement physique… Le bateau gite fort, le noir devient vraiment noir !!!

Finalement, nous passons cette fameuse bouée, et c'est Morgane qui nous signale à la VHF au bateau pointeur. Il faut vous dire qu'elle n'est pas la dernière à se prendre au jeu… Toutes les deux minutes, elle nous annonce le cap et la vitesse au GPS, contribuant bien faire monter la pression…Quant à moi, j'ai un gros nœud dans le ventre, je sens qu'il va bien falloir que je la prenne, cette barre, dans ce noir, très noir, avec le sifflement de vent dans les voiles pas rassurant du tout, avec des gites et contre-gites impressionnantes, sans pouvoir voir les vagues… De plus, les éclairs fréquents aperçus au large ne sont pas des plus rassurants…

Passage de la Thérésia. Nous abattons vent arrière. Patrick me confie la barre pour faire le point. Haaaaaaaaa !!! Terrible ! Horrible ! Notre dernière heure est arrivée ! Impossible pour moi de barrer. Panique et manque de confiance font le reste. J'appelle au secours Patrick, qui sort en catastrophe et reprend les choses en main. Il n'avait pas dû être si surpris que cela, car il avait bien dû sentir les figures genre « free-style » que j'avais imposées au bateau…

Pour me faire pardonner, je me concentre activement sur les réglages des voiles tout en ayant ma boule dans le ventre qui devient de la taille d'un ballon de foot !

Mais qui va bien nous donner le nouveau cap à suivre pour l'île d'Yeu ? Heureusement, Morgane est toujours là. Elle n'a pas peur et un écran vidéo, c'est dans ses cordes… Et voilà Patrick qui lui dicte (crie, vu le vent) les opérations à faire. Elle nous annonce donc victorieusement « Cap au 170 ! ». Je me sens un peu inutile…

Je descends écouter la deuxième vacation radio de 3 heures du matin. J'entends les positions de certains bateaux mais je n'entends pas le comité. Après vérification, il s'avère que notre batterie est presque déchargée. Je bascule sur la deuxième batterie qui, elle aussi, s'avère peu chargée. Les ennuis commencent… Du coup, je redouble d'attention et finit pas capter une partie d'un message d'un concurrent parlant de «bouée Réaumur » et de grain violent. Aussitôt, je propose à Patrick de rentrer le spi. Je sens ma boule dans le ventre doubler de volume mais je décide de ne pas montrer le moindre stress pour protéger l'équipage. Vu la tête de Patrick, le bateau a l'air très difficile à tenir. Il faut dire que je sens le bateau surfer (toujours dans le noir total, je vous le rappelle). On se croirait dans la descente de la mort, dans le train de l'enfer d'une fête foraine. Or, j'ai toujours refusé d'aller dans ce type de manège !

Pour être sûre que le GPS nous emmène à bon port sans que Patrick ait besoin de descendre faire le point (et accessoirement de me donner la barre…), je propose d'éteindre la VHF et d'utiliser la petite VHF portable. Accord du chef. Ouf !
Le vent monte, cela devient du délire. Il me semble que Patrick tient notre vie entre ses mains. J'insiste « délicatement » pour affaler le spi. Accord du chef. Ouf ! Mais maintenant, il faut que je tienne cette barre le temps que Patrick attrape le bras de spi sous le vent et affale la voile. Serrer les dents, se dire que je dois être un minimum à la hauteur, que c'est une question de survie… Bref, ça y est, le spi est en bas. Il était temps, le mousqueton de spi vient de casser. J'entends Morgane qui s'énerve pour sortir, avec cette voile qui lui bouche la descente…Je recolle la barre à Patrick pour aller au moins « sauver » ma fille…

Le bateau roule, et voilà mon Patrick, qui n'a toujours peur de rien, qui renvoie le génois « pour stabiliser le bateau ». Moi, j'aurai bien ralenti un peu…

4 heures du matin. Le vent tombe brutalement. Je réussis à donner ma position au GPS à un autre concurrent pour qu'il transfère le message au comité. C'est bizarre, certains caps annoncés par nos concurrents ne correspondent pas à notre route. Doute à bord : Est-ce qu'on a fait une erreur ? Est-ce que le comité a annoncé quelque chose pendant le grain ? Est-ce que le parcours a été modifié ?

Sans information particulière, nous continuons vers l'île d'Yeu. Morgane est écrasée par la fatigue. Elle refuse toujours de dormir et s'allonge sur mes genoux. J'essaye de me détendre. Nous voyons des lumières de concurrents, ce qui me rassure un peu.

Patrick propose de renvoyer le spi après réparation avec la poulie de secours. Au point où on en est, pourquoi pas ? Il vaut mieux que j'accepte maintenant, car le vent est faible et je peux barrer pendant la manœuvre sans danger.

Et c'est reparti ! Patrick lofe pour aller chercher le vent au large, le trouve, et nous voilà à nouveau à fond ! Morgane annonce la vitesse, nous commençons à faire les calculs pour notre heure d'arrivée. L'objectif est d'arriver devant, mais pas trop tôt quand même pour éviter de faire en plus le tour de l'île d'Yeu en attendant une place au port…Bref, il faut arriver après 7 heures. Je propose donc de ralentir… Mais on ne sait pas où sont nos concurrents, et ce serait quand même dommage de les laisser passer si, par hasard, ils étaient derrière nous…

Le vent force toujours, il tourne à terre comme prévu. Il faut donc empanner ! Rien que ça ! Le soleil ne se presse pas pour se lever, il fait toujours noir et Patrick doit aller à l'avant… Je prends donc courageusement la barre en me disant que cette fois, c'est moi qui doit protéger Patrick. Lourde responsabilité et nœud dans le ventre maximum !

Tendue, arcboutée sur la barre, les pieds calés au maximum, j'essaye de maintenir le bateau sur le cap indiqué, sans trop de roulis… Patrick s'excite sur les embouts de tangon qui ne fonctionnent pas bien. Je regrette un instant nos économies sur ces embouts fabriqués maison. Finalement, ça est, l'empannage est réussit.

5 heures. Le vent force encore et nous voilà à nouveau au largue. La nuit s'éclaircit, je découvre avec horreur la taille des vagues. Il fait gris, le temps est légèrement déprimant. Morgane annonce la vitesse avec excitation, j'ai l'impression que nous sommes engagés pour un record de vitesse en surf…7 nœuds, 7,5 nœuds, 7,8 nœuds, 7,9 nœuds, 8 nœuds… Jusqu'où peut aller un first 24 ?

Nous voyons défiler au vent et sous le vent les feux des bateaux. Mais pourquoi les autres semblent arrêtés ? Réponse quand arrive la lumière du jour : Nous sommes les seuls sous spi ! Les autres ne sont pas aussi fous !

6 heures 45. La ligne d'arrivée est en vue. Nous avons peur d'arriver trop tôt. Je guette un message du comité avec espoir… « A l'intention de tous les concurrents de la Bénéteau cup, les bateaux catégorie 1(les plus petits) sont dispensés de faire le tour de l'île, les autres continuent la course ». Explosion de joie dans le bateau ! On arrive !

6 heures 50. J'annonce au comité que nous allons franchir la ligne. Le comité, surpris, nous fait préciser : « C'est Iznogoud, le bateau sous spi ? » Et bien oui, c'est nous ! Le plus petit bateau de la flotte, avec le plus petit nombre d'équipiers, mais le plus heureux d'arriver !!!

Nous battons à nouveau des records de vitesse pour affaler, rentrer au port et se glisser sous la couette… Mon ventre se détend…

 

Finalement, nous apprenons au réveil que nous sommes premiers en temps réel dans notre catégorie, premier sur cette ligne d'arrivée en temps compensé toutes catégories confondus avec 40 minutes d'avance sur le second. La force du vent sous le grain a été enregistrée par un concurrent à 37 nœuds. Certains bateaux sont partis en fuite, ce qui explique les caps étranges entendus en milieu de nuit. Trois spis ont explosés, trois bateaux ont abandonnés.

A la question : « Alors, pour une première nuit en mer, c'était comment ? », je peux répondre : « C'était dingue ! ». Mais le plus fort souvenir nautique de ma vie !

PS  : Patrick est très content d'avoir gagné cette manche difficile. Il a vécu la course différemment : « A aucun moment, notre sécurité a été mise en jeu, nous étions tous attachés avec le harnais et les trois bateaux de sécurité de la course étaient parmi nous. Sous l'orage, j'ai affalé le spi quand j'ai senti à la barre que le bateau avait tendance à rentrer fortement dans la vague. J'ai pu suivre exactement la tactique que j'avais prévue. Je reconnais qu'il y a eu beaucoup de vent et que la météo n'a pas été favorable pour découvrir la voile la nuit. J'ai eu beaucoup de plaisir dans cette course mouvementée malgré avoir barré pendant 11 heures d'affilées. J'espère seulement que ma femme acceptera de renouveler l'expérience dans des conditions plus clémentes ! »

 

Sylvie Nicolas

First 24 «  IZNOGOUD  »

Résultats 1-1-4-2-1 (premier avec 5 Pts)


Championnat d'Europe d'IC 10 - Le Fair play existe toujours !

Championnat d’Europe de IC 10 m² en 2000 à Wilhemhaven en Allemagne. D’habitude les Français étaient absents de ces régates internationales. Donc oublie de la part des organisateurs, pas de traducteurs allemand-français. Les IC sont en allemand et en anglais. (je n’ai qu’à bien comprendre l’anglais) Mais les instruction complémentaires sur les changements de ligne d’arrivée ne sont pas claires… (pour moi)

Bon, sur l’eau au début tout se passe à la perfection. 15 à 18 nœuds de vent, bon départ et me voici en tête. Je marque mes concurrents les plus sérieux, et passe la dernière bouée sous le vent avec une confortable avance. Je me dirige vers la ligne d’arrivée, la passe et là pas de signal d’arrivée. Je regarde autour de moi, les autres passe une autre ligne d’arrivée… Le temps de repartir, je fini dans les 20.

 

 Le soir dans la caravane, ce n’est pas la joie. Surtout quand de sympathiques concurrents tambourinent sur les parois de ma maisonnette. J’ouvre la porte et là dans un accent bien british on m’annonce «  Patrick, on a tous réclamé, tu es premier à la manche »
Et bien oui, les larmes ont coulées

 

Au final je terminerais 3 éme du championnat.


Championnat de France Cata 1989 à Perros Guirec

Ce championnat de France avait une particularité. Au début de la compétition, les 70 concurrents participaient à 5 jours de sélection sur leur propre catamaran. A l’issue de cette sélection,  les douze premiers vont se retrouver pour participer à la finale. Cette finale va se dérouler sur des bateaux identiques prêtes par les constructeurs et importateurs. Nous allons donc courrir des manches sur chacun des catamarans suivants : Hobby cat 18 Formula et hobby cat 16, Dart, Nacra 5.5 et KL 16.

Avant la dernière journée, nous étions largement en tête, il nous suffisait de faire dans les 3 à une seule des deux manches pour gagner le championnat de France.
Comme les catamarans étaient tirés au sort, il fallait les régler selon nos désirs. Comme d’habitude, nous mettons le HC 16 sur la remorque de mise à l’eau mais celle-ci sur champ pour bien soulever l’arrière du cata afin de baisser les safrans pour régler le parallélisme.
C’est l’accident… Le bateau tombe, pas n’importe où, sur la tête de Sylvie. Comas, pompier, nous voilà à l’hôpital de Pérros Guirec.

 

Les relations téléphoniques avec le club nous apprennent que le comité différé le départ. Je ne comprends pas. Ce n’est pas un cas de retard. Après bien des déboires avec les médecins, nous repartons avec la seule condition, si Sylvie navigue il faut une sécu à proximité. De plus ce retour de fait dans l’ambulance qui nous avait amené. Tout le monde participe à l’évènement.

Arrivé sur les haut de la plage, de l’ambulance on voit tous les catamarans grées sur le bord de la plage qui attendent.
En fin de compte ce n’est pas le comité qui a décidé de retarder le départ, ce sont les concurrents qui ont refusé de prendre le départ sans nous. Même sous l’injonction du comité qui les a menacés de retrait de licence s’ils ne partaient pas à l’heure prévue.

Les frère Richard sont venus nous trouvé immédiatement, et nous on annoncé qu’ils avaient grée le HC 16 comme le leur.
Nous avons donc tous pris le départ, Nous gagnons la première manche, C’est la joie à bord, nous sommes champion de France. Nous n’avions plus à courir. Mais décidons qu’il est plus sportif de faire la dernière manche que nous allons gagner aussi.

 

Encore aujourd’hui, je remercie les « amis » qui nous ont permis de remporter ce titre.

 

 

 


Les rendez-vous de l'Erdre 2008

Première concentration de bateaux classiques et de belle plaisance.

Un peut d'appréhension. La compétition, je connais, mais là !

Dés le début on est séduit par les bateaux. Que de beaux canots. Mise à l'eau à Nort sur Erdre, et c'est parti avec ma fille pour les ballades. Un vent léger nous pousse vers les plaines de Mazerolles. Tout le long du périple, nous serons en compagnie d'un seil qui à son orchestre à bord. Cette première balade au milieu des arbres est féerique.
Après midi, deux première manches de course. Régate bon enfant. Dans notre catégorie, nous sommes trois finns. Tous sont en bois, deux du chantier Jouët des années 1950, et un de construction italienne des années 1960. Je remporte les deux courses. Pendant ce temps Morgane trouve une place comme équipière à bord d'un caneton en bois.

En fin d'après midi, de nouveau descente en balade vers Sucé sur Erdre.

Lendemain matin, départ en course vers le château de la Poterie. Mon vieux Finn avec ses voiles coton (c'est le seul à avoir les voiles d'origine) va faire merveille. J'arrive avec plus d'une ½ heure d'avance sur le second dériveur qui est un FD.

Après un repas dans le parc du château, descente en balade jusqu'à la l'entée de Nantes. Nous y serons obligé de démâter et finir à la pagaie. La hauteur des ponts ne nous permettant pas de passer.
Arrivée dans le centre de Nantes au milieu du festival de musique.

Là s'offre aux badauds le merveilleux spectacle de tout ces bateaux amarrés à couple